TONY GARNIER, RETOUR AUX SOURCES - 3
III. Une « modeste » vacherie
Au retour de son séjour à la Villa Médicis, en 1903, Tony Garnier choisit de revenir à Lyon. Il rencontre Victor Augagneur, le maire, et lui fait part de son désir de construire dans sa ville natale. Mais il laisse entendre à l’édile que des propositions prestigieuses lui sont faites en tant qu’enseignant tant à Glasgow qu’à Paris. Toujours est-il que le maire, peut-être pour le retenir, lui confie ce qui constituera sa première œuvre bâtie : une modeste laiterie située dans l’enceinte du Parc de la Tête d’or, bientôt dénommée « Vacherie du Parc ». Le projet vise à permettre aux enfants des crèches et des familles indigentes de bénéficier à titre gratuit d’un lait tiré à proximité des lieux de distribution. Tony Garnier se met aussitôt au travail et son projet est validé par le conseil municipal le 5 décembre 1904.
Ce bâtiment, livré en 1906, a permis, grâce à l’emploi d’un matériau bon marché et innovant, le béton, une économie substantielle sur les coûts de construction et d’entretien de cet équipement, à la satisfaction générale. Toutefois, à l’issue de la Première Guerre mondiale, avec l’évolution des techniques de conservation et des moyens de transport, la vacherie devient obsolète. Fermée à l’été 1919 et transférée à l’école d’agriculture de Cibeins, dans l’Ain, la « vacherie » sera convertie en fauverie dans les années 1920, puis en lieu de stockage et en salles de réunion pour les jardiniers du parc. Ce premier bâtiment, parfaitement fonctionnel et qui annonce par certains détails constructifs les futures réalisations de Garnier à plus grande échelle, est significatif mais il n’est pas protégé. C’est pourquoi il a fait l’objet, en janvier 2022, d’une demande de protection au titre des Monuments historiques, toujours en cours d’étude…
Illustration : Tony Garnier, La Vacherie municipale, au Parc de la Tête d’Or, en 1921 (Archives municipales de Lyon)