TONY GARNIER, RETOUR AUX SOURCES - 4
IV. Sur la route des « grands projets » lyonnais :
les abattoirs de La Mouche
La construction de nouveaux abattoirs à Lyon était considérée de longue date comme une nécessité hygiénique, destinée à remplacer les abattoirs de Perrache, fermés en 1883. L’agglomération lyonnaise a en effet atteint le demi-million d’habitants au tournant du XXe siècle et la demande croissante en viande exige un équipement moderne pour y répondre. Cette « cité de la viande » constitue le premier grand équipement réalisé par Tony Garnier, à qui Victor Augagneur avait confié le dossier en juin 1904. Son successeur Edouard Herriot se fait tirer l’oreille, mais Garnier insiste et le nouveau maire lui confirme la commande en janvier 1906, en prélude à une série de « grands projets » qui marqueront son long mandat municipal (1905-1957).
Selon les plans présentés par Tony Garnier, qui sont définitivement approuvés en octobre 1908, les abattoirs de la Mouche, d'une superficie de 25 hectares, s'organisent en deux grands secteurs : la grande halle qui sert de marché aux bestiaux et les abattoirs proprement dits. Il s’agit de bâtiments modernes, adaptés aux normes sanitaires de l'époque. Ils se présentent en structures parallèles, orientées nord-sud, alternant salles d'abattage et écuries d'attente. Le secteur frigorifique est séparé des salles d'abattage par un hall servant au chargement. Un monorail permet en outre l'acheminement de la viande sur un réseau de quelque soixante kilomètres ! Organisation horizontale, séparation des fonctions et rationalisation des circulations guident l'établissement du plan d'ensemble. Tony Garnier bâtit, entre 1909 et 1914, un projet total, à la fois architectural et urbain, qui prévoit de possibles extensions dans le futur...
Abattoirs et marché aux bestiaux de la Mouche, c.1920, Tony Garnier - Wikicommons